A l’amphi comme à l’agora

On entend souvent dire que le Verbe est une arme redoutable, que parler est devenu un art, c’est bien-sur ce qu’ont compris ces maitres de l’art oratoire à Sanar. A l’amphi comme à l’agora, nous vous proposons de découvrir les coulisses des débats entre étudiants organisés au sein de l’espace universitaire.

Affiche club Ohada- UGB-News

Parfois c’est une passion, une brulante envie doublée d’une conviction toute particulière destinée à convaincre puis à vaincre son adversaire avec la force de l’argument. Si dans certaines compétitions le silence laisse place à la voix c’est surtout pour voir à l’œuvre ces orateurs qui n’ont rien d’un griot, d’un conteur ou d’un chanteur.

Ce sont ceux-là les grands débateurs, on sait reconnaitre leur génie quand ils gesticulent, quand ils pointent le doigt vers l’adversaire comme pour l’indigner, le dénigrer et le déstabiliser afin de montrer à l’auditoire que l’agora n’appartient qu’à ceux qui savent porter la voix au loin et avec les bons arguments.

 Entre éloquence et scientificité Il ne suffit pas de savoir manier le verbe ni même de parler devant un public qui, vraisemblablement, maitrise le sujet aussi bien que le débatteur lui-même. Les exigences sont telles qu’il ne faut en aucun cas négliger un détail, omettre un élément au risque de se faire réprimander par un jury expérimenté, méticuleux et aguerri.

 A l’amphi comme à l’agora, le choix des mots est laissé aux protagonistes, que ce soit en répétition ou en pleine compétition, le concerné n’a qu’une option, convaincre. « Le meilleur débatteur est celui qui a toujours une éponge a la main » nous disait Ndiaye Sarr, l’agora telle une arène ne laisse point place à la tolérance ni même à la tendresse a l’exception de la courtoisie qui est fortement appréciée par le jury.

 A l’amphi, lors des préparatifs pour l’ultime face à face, tous les astuces sont ainsi proposés aux orateurs, toute citation utile, mélodieuse et quelque peu charmeuse est à utiliser dans le but de séduire l’assistance qui avec des yeux avides, écoute sans cligner des yeux, parfois ce sont des « oh mon Dieu » que l’on entend exprimant ainsi une profonde satisfaction suite à ce qui vient d’être dit... Parfois c'est des rires aux éclats dans la salle comme pour quelqu'un qui vient de subir une grande humiliation.

 A l’agora l’on apprend l’importance du Charisme, l’importance de la posture quand on fait face au public qui lui n’exprime qu’un seul souhait, celui d’être satisfait intellectuellement. La raison pour laquelle beaucoup de Sanarois s’exercent et s’adonnent à l’art oratoire est que ce dernier est devenu incontournable dans le quotidien des étudiants. On note même dans les journées ou 72 heures d’activités d’intégration la présence de joutes oratoires qui pourtant n’avaient pas conquis le cœur des étudiants.

Pour comprendre cet engouement, faites un tour sur les lieux, vous y verrez des combats de gladiateurs ou aucun combattant ne laisse d’opportunités à l’autre afin de le malmener. Ou tout simplement cliquer sur ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=3aoMyETEK4

Aujourd’hui, elle ne se limite plus à l’auditorium ou à l’amphi, c’est aussi bien au-delà, des chambres du campus social, au-delà des Murs de l’université Gaston Berger, on assiste à une révolution de l’art oratoire où seuls les plus talentueux s’imposeront dans l’agora Sénégalaise.

Sérère bou xees