Entre quatre murs, tout est possible…
Dans la
jungle, tous les moyens sont bons pour survivre. Quand on ne peut compter que
sur soi, il faut parfois savoir donner des coups de poing pour s’en sortir. Faisons
un petit détour au nord-ouest du Sénégal. Entrons dans la ville de Saint-Louis,
puis dans le village de Sanar, plus
précisément à
l’Université Gaston Berger (UGB) : un milieu
étudiant, un milieu jeune. Dans cet
univers, les étudiants, quoique bénéficiant
d’allocutions d’étude (bourses), sont quelque fois obligés de recourir à
d’autres sources de revenus afin de subvenir à leurs différents besoins et le plus intéressant, c’est que tout
se fait dans les chambres d’étudiants…
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Survivre…ou PERIR
Le « bana bana » (petit
commerce pour se faire un peu de recettes) sénégalais n’est certes pas une
affaire réservée à une certaine catégorie
de personne. Il ne suffit pas d’être étudiant pour en être à l’abri. Au
contraire, il s’avère nécessaire pour beaucoup d’entre eux de s’y atteler. Pour
les uns, la situation est dure, car malgré la bourse, les besoins ne sont pas
réglés à cent pour cent et, soit les parents sont obligés d’envoyer fréquemment
de l’argent pour aider leurs enfants, partis loin à la recherche du savoir,
soit, ces derniers ne peuvent le faire et l’étudiant se débrouille tout seul.
Pour les autres qui n’ont pas de
bourse c’est encore plus compliqué, surtout s’il
n’y a personne pour venir en secours et boucher les trous financiers. C’est
ainsi que beaucoup d’étudiants, dans leurs petits chambres, se livrent à des
activités comme l’impression, la photocopie, les photos-minute, la vente de produits
cosmétiques, la vente d’ordinateurs, la réparation de matériels électroniques (ordinateurs,
chargeurs, plongeurs, réchauds, etc.), la vente d’habits et de chaussures,… tout
dans le but d’avoir de quoi se nourrir, de quoi s’habiller convenablement, de
quoi payer sa chambre, en gros, de quoi être à l’abri du besoin.
BUSINESS-WOMEN
Dans cet univers estudiantin constitué de petits-entrepreneurs,
se distingue une jeune étudiante en
Licence 3 à la section communication de l’UFR des Civilisations, Religions,
Arts et Communication (CRAC). Elle se nomme Amy SÈNE. Celle-ci a commencé
la vente de produits cosmétiques (parfums,
savons,…), de sacs à main et de chaussures, à destination des étudiants depuis 2015. Amy SÈNE a trouvé
ce moyen pour subvenir à ses besoins car selon elle « la bourse qui est la principale source de revenu des étudiants ne peut
pas satisfaire tous les besoins ; surtout pour une jeune fille. Avec la
bourse, je paye la chambre, je paye ma nourriture, j’achète mes effets de
toilettes, et il n’en reste plus grand-chose ». La bourse aide ainsi à satisfaire, en partie,
les besoins physiologiques des étudiants. Cependant, les besoins académiques
sont également à prendre en compte. Entre l’impression et la photocopie des
cours ou des livres, l’achat de « pass internet » pour les recherches, les inscriptions
académiques,… il faut les moyens nécessaires. Certains reçoivent de l’argent de leurs parents pour satisfaire quelques
besoins, d’autres, comme Mademoiselle SÈNE, n’ont pas cette chance car « issue
d’une famille modeste, les parents
ne peuvent pas toujours envoyer de l’argent ». Ce commerce lui permet de couvrir la majorité de ses
dépenses et de ne pas dépendre de ses parents ou d’une autre personne.
Ainsi, entre les quatre murs de sa chambre d’étudiante,
Amy SÈNE exerce son commerce sans trop se déplacer. « À chaque fois que j’ai de nouveaux produits, j’informe les clients et
ils passent dans ma chambre
pour acheter » explique-t-elle. Ce commerce ne lui empêche en rien de
suivre correctement ses cours en tant qu’étudiante. Il est, pour elle, un moyen
d’affirmer son autonomie et de régler ses propres difficultés.
Le statut d’étudiant
n’éloigne pas
des caprices de la vie. Raison
pour laquelle, les étudiants qui ont été capable de trouver des voies de
sorties comme Mademoiselle SÈNE, font
face aux problèmes
financiers grâce aux petites occupations et petites activités
génératrices de revenus dans l’intimité de leurs chambres. Juste pour dire que, à l’Université,
être étudiant et avoir en même temps son petit BUSINESS
accompli, c’est bel et bien possible.
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Cp-Agatha |
Par Agatha
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