Le rêve inachevé d’un bleu…



Laye, de son vrai nom Abdoulaye Diamanka est un jeune-homme natif de la région Sud particulièrement de Badiana, un petit village de la Casamance. Issu d’une famille africaine modeste et traditionnelle, son père est polygame (quatre (4) épouses et douze (12) enfants). Il est le cadet de la première épouse Awa Goudiaby, plus connue sous le nom de mère Awa. Cette dernière a été victime des mines lorsqu’elle se rendait à la campagne, de surcroit, elle a perdu la vue lors d’un accident de la route. Comme si cela ne suffisait pas, son époux l’a abandonné affirmant qu’elle ne lui servait plus rien. Etant dans une famille où chaque enfant est censé rejoindre ses ainés pour être cultivateur, Laye tétanisé et dépassé par les événements, décide de rompre les normes établies en continuant ses études dans le but d’aider sa mère.

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Jeune, ambitieux et aux aspirations révolutionnaires, Laye a toujours voulu être procureur pour défendre l’intérêt de la population et veiller à l’ordre public. De facto, après l’obtention de son Baccalauréat en série L2 et une orientation à l’UFR des Sciences Juridiques et Politiques (SJP) de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint Louis, le jeune Diamanka quitte le Sud et s’installe dans le Nord pour réaliser son rêve. Arrivé à l’UGB, il poursuit son chemin en étant un étudiant modèle (assidu, sérieux, ponctuel, vigoureux et rigoureux), qui ne quitte pratiquement pas la Bibliothèque Universitaire (BU), ni le campus pédagogique si ce n’est pour aller au restaurant pour prendre son repas. Il avait dans son sac à dos un chapelet et une natte qui lui permettaient de faire ses prières après chaque appel du muezzin. C’était un étudiant qui ne se perdait pas dans des futilités et qui se concentrait toujours sur son rêve qu’il voulait réaliser.
Un jour Laye tomba malade et fut hospitalisé au centre médical (CM) pendant une semaine et cela coïncida avec les examens d’une année durant laquelle la session unique était de vigueur. Ainsi, le jeune Diamanka n’a pu faire les examens à cause de sa maladie. Après son rétablissement, il rencontre le secrétaire de l’UFR SJP pour lui présenter les justificatifs relatifs à son absence. Naturellement, des examens ont été organisés à sa faveur. Mais étant dans une posture inconfortable dut à sa convalescence, il trébucha et n’a pas pu valider les UE fondamentales dont le droit constitutionnel, le droit des affaires, le droit administratif, etc. Ceci lui conduit à reprendre la première année. Découragé par ce qui s’est passé, il perdit énergie et espoir non pas parce qu’il a repris une année mais du fait qu’il a donné tellement de temps à ces révisions mais qu’il est tombé malade dans un moment inapproprié.
L’année suivante, ayant toujours espoir, il s’inscrit encore en première année pour relever le défi. Mais, cette nouvelle année fut perturbée par des grèves interminables parfois du côté des professeurs qui revendiquaient leur droit, parfois du côté des étudiants qui, à leur niveau réclamaient des conditions de travail et une vie estudiantine meilleure. Et comme dit l’adage: « un malheur ne vient jamais seul », les étudiants ont ainsi fini par décréter une grève illimitée. Quelques mois après, les cours ont repris et le conseil d’Université proclama encore une session unique. Malgré cela, Laye s’est donné corps et âme et est parvenu à obtenir le nombre de crédit suffisant (42 crédits) pour passer en classe supérieure. Mais, la loi SJP consistant à dire que quiconque ayant obtenu les 42 crédits mais n’ayant pas validé aucuns travaux dirigés (TD) du 1er et 2e semestre ne se verra pas en classe supérieure, a eu raison sur lui. De plus, avec le système LMD, un étudiant ne peut en aucune manière doubler une classe deux fois. Par conséquent, le jeune Diamanka se voit exclu de l’UFR des sciences Juridiques et Politiques. Le monde s’écroule sur lui qui se voit anéanti, désespéré avec un rêve envolé et se trouvant dans l’obligation de retourner chez lui car il se disait « procureur ou rien ». Hélas, la vie n’est pas tout le temps rose à l’UGB car, ce monde considéré comme le Sénégal en miniature est un perpétuel combat. L’homme propose, dieu dispose! On ne prend pas de rendez-vous avec le destin. Le destin empoigne qui il veut, quand il veut…

Bichou faa

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